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L'hydrogène renouvelable : comprendre son rôle dans la décarbonation de l'industrie
Dans un contexte de transition énergétique accélérée et de renforcement des exigences réglementaires, l'hydrogène vert s'impose comme une solution stratégique pour réduire l'empreinte carbone de l'industrie. Soutenu par la Stratégie Nationale Hydrogène1 révisée en 2025, ce gaz renouvelable offre une alternative concrète aux énergies fossiles, tout en répondant aux enjeux de souveraineté énergétique et de compétitivité.
Quels sont ses usages, ses bénéfices et des perspectives dans le secteur industriel ? Décryptage.
L'hydrogène un atout pour l'industrie
par Florian Chevallier, Directeur Général d'ENGIE Solutions Hydrogène
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Quelle est la place de l'hydrogène vert dans un mix-énergétique décarboné ?
Face à l’urgence climatique, la transition énergétique s’impose comme un impératif mondial. Si les énergies renouvelables et l’électrification directe sont au cœur de cette transformation, elles ne suffisent pas à couvrir tous les besoins.
C’est là que l’hydrogène vert entre en jeu ! Produit par électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable, l'hydrogène vert est un vecteur énergétique propre et flexible. Contrairement à l’hydrogène gris (95 % de la production mondiale), il ne génère aucune émission directe de CO₂.
Ses usages industriels sont multiples :
- Substitution du gaz naturel pour la combustion à haute température.
- Remplacement de l’hydrogène gris dans les procédés (chimiques, traitement de surface...).
- Alimentation de piles à combustible pour la mobilité lourde.
Mais son intérêt va au-delà de la seule substitution énergétique. Il permet aussi de valoriser les surplus d’électricité renouvelable, offrant une capacité de flexibilité indispensable au développement massif de solutions de production énergétique renouvelables. L’électricité ainsi stockée sous forme d’hydrogène peut ensuite être reconvertie en électricité et réinjectée sur le réseau, ou directement utilisée pour d’autres usages, industriels ou pour la mobilité.
Enfin, l’hydrogène permet à l’Europe de s’engager sur la voie d’une plus grande souveraineté énergétique, dans un contexte géopolitique instable.
Pourquoi utiliser l’hydrogène renouvelable dans l’industrie ?
L’industrie représente près de 25 % des émissions de gaz à effet de serre en France, avec des secteurs comme la chimie, la métallurgie ou le ciment particulièrement énergivores. Ces activités reposent encore largement sur des combustibles fossiles (gaz naturel), difficiles à substituer dans certains procédés thermiques ou chimiques.
Face aux objectifs de neutralité carbone à horizon 2050, la pression réglementaire s’intensifie. Les industriels doivent désormais conjuguer performance économique et responsabilité environnementale, tout en sécurisant leur approvisionnement énergétique.
De nombreux secteurs d’activité sont concernés. Parmi les plus importants :
- la sidérurgie en substitution des énergies fossiles dans leur procédé de réduction du minerai de fer,
- la chimie en substitution de l’hydrogène gris dans leur procédé de production d’ammoniac de méthanol ou de carburants de synthèse,
- le raffinage par intégration dans les processus de désulfuration des hydrocarbures,
- ou encore l’agroalimentaire par utilisation dans les procédés thermiques à haute température.
La Stratégie Nationale Hydrogène vise 4,5 GW de production d’ici 2030, avec des modèles centralisés pour les gros volumes et décentralisés pour les besoins locaux. Les industriels peuvent ainsi :
- Réduire leur empreinte carbone,
- Sécuriser leur approvisionnement énergétique,
- Maîtriser leurs coûts sur le long terme.
Outre le bénéfice en terme de réduction de l’empreinte carbone, l’hydrogène possède d’autres atouts qui intéressent particulièrement les industriels : en construisant une production au sein même de leur usine, ils s’émancipent de contrats d’approvisionnement actuels, avec une visibilité moyen/long terme sur le prix.
Quel l’avenir de l’hydrogène vert ?
La technologie est mature : des électrolyseurs sont déjà en service, avec des performances fiables. Les coûts diminuent, grâce aux effets d’échelle et à l’expérience opérationnelle. Bien que l’hydrogène vert reste plus cher que son équivalent fossile, il est compétitif en tonnes de CO₂ évitées et dans certains cas spécifiques (zone éloignée de toute infrastructure, faibles quantités), il peut même atteindre des prix comparables à son équivalent fossile !
En outre, des aides existent, aussi bien au niveau des Régions que de l’Etat. Le récent appel à projet pour de la production d’hydrogène décarboné (orchestré par l’ADEME2), permettant de subventionner le prix final de l’hydrogène vendu pour des projets de production à usage industriel est une belle opportunité pour les développeurs de projet et les industriels français.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE3), l’hydrogène pourrait couvrir jusqu’à 18 % de la demande énergétique mondiale d’ici 2050, et permettre d’éviter 6 gigatonnes de CO₂ par an. En France, nous estimons (calcul interne ENGIE) qu’environ 1 GW sur les 4,5 prévus en 2030 seraient utilisés pour des usages industriels diffus.
L’hydrogène renouvelable est une solution concrète pour les industriels en quête de décarbonation, de résilience énergétique et de compétitivité durable !
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Sources et références :
